Dans son livre « Pourquoi aller à l’église ? », le dominicain Timothy RADCLIFFE parle de la liturgie et principalement de celle de la messe.
Ci-dessous, quelques citations de son introduction :
« Une mère, un dimanche, s’efforçait de tirer son fils du lit en lui disant qu’il était temps d’aller à l’église. Pas de réaction. Dix minutes plus tard, elle revient à l’assaut : « Lève-toi immédiatement et va à l’église. – Laisse-moi s’il te plaît. C’est tellement assommant. Pourquoi devrais-je m’imposer cette corvée ? – Pour deux raisons, mon fils. La première c’est que tu sais qu’il faut aller à la messe le dimanche ; la seconde, c’est que tu es l’évêque du diocèse. »
Les évêques ne sont pas les seuls à n’avoir pas toujours envie d’aller à l’église…
… D’aucuns pourraient se sentir obligés d’aller à l’église parce que cela fait partie de leur identité de chrétiens, tout bonnement. En tant que membre d’une famille, on est tenu de participer aux grands événements familiaux…
…Il serait absurde de vouloir vivre une spiritualité chrétienne tout en n’ayant rien à voir avec les autres chrétiens. Cela reviendrait à vouloir jouer tout seul au football…
…Pourquoi aller à l’église ? Je réponds : nous allons à l’église pour recevoir le don du corps du Christ…
… Quand la célébration de l’eucharistie se trouve être une expérience à la fois belle, émouvante et esthétique, c’est merveilleux. C’est ce qui devrait être, mais qui n’est que la pointe de l’iceberg. La liturgie opère dans les profondeurs de notre esprit et notre cœur une transformation très graduelle, tout juste perceptible, de notre être, et cela si secrètement que nous serions parfaitement fondés à croire qu’il ne se passe rien du tout…
… L’eucharistie est un drame en trois actes, à travers lequel nous partageons la vie de Dieu et commençons dès à présent à goûter quelque chose du bonheur divin…
… Dans la première partie de l’eucharistie, nous devenons une communauté de foi à l’écoute de la Parole de Dieu et quand nous disons le credo, nous exprimons notre unité avec tous ceux qui récitent ces mêmes mots de par le monde…Ensuite, quand nous faisons mémoire de la Cène, nous devenons une communauté d’espérance ; et ce, pas seulement pour notre petite assemblée et nos préoccupations immédiates, mais pour tous ceux qui sont morts, pour tous ceux qui sont confrontés à la souffrance et au chagrin, pour toute une humanité en proie à l’angoisse. Enfin, en recevant la communion, nous sommes signe de cette communauté d’amour où est la vie du Dieu Trinité, la demeure finale de l’humanité…
… Une bonne liturgie demande un énorme travail, c’est vrai : choix de la musique et répétitions, accueil des gens, formation des servants de messe, préparation de l’homélie (espérons-le), nettoyage de l’église, etc. Mais l’objectif de tout ce travail de préparation, c’est que nous puissions recevoir un don totalement gratuit. »